Il y a mille manières de jardiner ou de cultiver… Nous avons fait le choix de cultiver un « grand jardin », sur une exploitation de très petite surface (5000m2).
Cela permet principalement:
– de recourir le moins possible à la mécanisation : le travail manuel ou faiblement mécanisé permet de diversifier, associer et densifier au maximum les cultures, pour créer de l’abondance tout en respectant la vie du sol.
– d’économiser des ressources, en particulier l’eau.
– d’assurer un suivi régulier et d’intervenir le plus en amont possible, afin d’éviter au maximum de recourir à des produits pour gérer les adventices et autres indésirables (hors de question par exemple, d’utiliser des produits non sélectifs, même naturels ou bio, qui nuiraient aux abeilles).
Une question qui revient souvent : faites-vous de la permaculture ?
Nous ne sommes pas experts d’une méthode en particulier. Nous expérimentons différentes pratiques, entre permaculture, bio-intensif, agroforesterie, biodynamie, maraichage sur sol vivant, avec comme fil rouge le respect de la santé et de l’environnement. On pourrait se mettre sous le chapeau un peu général de l’ « agroécologie ». Nous puisons ça et là ce qui nous correspond, ce qui nous inspire. Nous expérimentons et gardons à chaque fois ce qui nous semble fonctionner le mieux dans notre contexte.
Nous n’avons pas seulement le souci de nous nourrir, mais également celui de participer au développement d’une agriculture à taille humaine, proche du consommateur, respectueuse de l’environnement, des générations futures et du paysan qui doit pouvoir subvenir financièrement aux besoins de sa famille. Nous souhaitons aussi limiter le gaspillage alimentaire et participer à la solidarité envers les personnes en difficulté.
Ainsi, nous nous retrouvons dans l’éthique de la permaculture qui pourrait être résumée ainsi :
– prendre soin de la nature,
– prendre soin de l’humain (soi-même, la communauté et les générations futures)
– créer l’abondance et redistribuer le surplus.
Nous n’utilisons pas de pesticide, même ceux dits « naturels » utilisables en AB, car ils sont bien souvent peu ou non-sélectifs. Nous ne chauffons pas nos serres mais utilisons plutôt la technique des « couches chaudes » pour les semis précoces. Nous cultivons sur planches permanentes et pratiquons les associations et contre-plantations de culture. Nous essayons de travailler le sol le moins possible, avec des méthodes douces, de le couvrir et de l’enrichir en espérant un jour ne plus avoir à le travailler du tout. Nous sommes dans un souci constant d’améliorer notre système pour qu’il soit toujours plus respectueux de l’environnement, de la santé, économe en ressource, et qu’il soit source d’abondance et de diversité. En cela, il semblerait bien que nous nous inscrivions dans une démarche permacole. Pour autant, nous ne prétendons pas connaître et maîtriser tous les concepts et techniques de la permaculture. Cela prend du temps pour observer, acquérir de nombreuses connaissances complexes, expérimenter etc…
Nous nous inscrivons résolument dans cette démarche de durabilité mais nous avons aussi besoin d’assurer un minimum de productivité et de rentabilité à notre exploitation qui doit être viable pour exister.
Associer agriculture respectueuse de l’environnement et agriculture rentable, c’est un peu le dada du québécois Jean-Martin Fortier. Principal promoteur des techniques bio-intensives, sa devise est « remplaçons « l’agriculture de masse » par « l’agriculture par la masse » »… une masse de paysans, sur des exploitations plus humaines et plus résilientes face aux crises sociales et environnementales auxquelles nous sommes confrontés. Ces techniques, elles-mêmes inspirées des pratiques culturales des maraîchers parisiens du XIXème siècle (qui n’étaient pas mécanisés mais devaient être très productifs sur de toutes petites surfaces), nous donnent bien des clés pour rendre rapidement viable une micro-ferme, avec des pratiques largement plus respectueuses de l’environnement que l’agriculture conventionnelle ou même biologique quand elle est de type « industrielle ». Nous pensons toutefois qu’elles pourraient et devront être améliorées pour plus de durabilité. Nous nous inspirons donc de ces pratiques mais nous essayons de les tirer au maximum, au fur et à mesure de nos apprentissages, de notre montée en expérience et en autonomie, vers des pratiques encore plus naturelles, encore plus respectueuses de l’environnement et vraiment durables. En cela, les travaux de la ferme du Bec Hellouin représentent une inspiration importante.
Nous ne savons pas si c’est possible, réalisable, à notre portée de néophytes, mais nous avons à cœur de tenter l’expérience et de la partager avec vous. En consommant nos produits, vous participez à l’aventure et contribuez à la rendre viable… donc possible… donc reproductible… donc généralisable ! Bienvenue !